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Notre livre aussi, se dévoile bientôt.

Notre livre aussi, se dévoile bientôt.

Un livre, dont le titre sera dévoilé plus tard, est annoncé et dressera un bilan des quartiers et parlera d’avenir. Ce livre est le fruit d’une collaboration entre Salim El Jihad et Jean-François Horemans.
Nous avons réalisé un entretien avec lui.

Jean-François Horemans, vous êtes docteur en sciences politiques et sociales, pour ne citer que ça.
Vous avez proposé votre aide pour co-écrire avec Salim El Jihad, un livre sur les climats urbains et la vie dans les quartiers, pourquoi ?

L’éducation est art de faire, comme le dit Philippe Meirieu. Cet art ne peut produire des résultats probants que si différents partenaires s’additionnent. Ces partenaires sont les enseignants, les familles et les institutions.

C’est tout le sens des Cités de l’éducation que mon collègue Jean-Pierre Pourtois, Professeur émérite à l’Université de Mons (Belgique) a initiées et dont il préside le réseau. Les climats urbains et la vie dans les quartiers, dans les familles participent à l’élaboration des mondes vécus des apprenants. Ils contribuent à solidifier leur colonne vertébrale affective et citoyenne, ils les inscrivent dans la Cité mais aussi dans les dynamiques d’apprentissage, ils participent à la construction du cadre hors menaces qui favorisera leurs apprentissages, techniques, bien sûr, mais avant tout éthiques. C’est fondamental car nous ne pouvons pas vivre sans les autres.

Pour toutes ces raisons, la démarche de Salim a toute sa légitimité. Elle répond en outre à la dynamique des climats scolaires sains et positifs que l’ONG Campus Watch favorise et soutient à travers des démarches dont j’apprécie et approuve totalement la dynamique en ma qualité de professeur-chercheur en psychopédagogie.

L’urgence sociétale est telle que nous devons impérativement nous additionner pour y apporter des réponses à la mesure des enjeux et, surtout, de cette jeunesse dont certains doutent sans l’avoir jamais réellement rencontrée alors qu’il suffit de tendre l’oreille pour en découvrir les multiples possibles et potentialités.

Jean-François Horemans, par What’s App

Le livre sera publié aux éditions : La Chronique Sociale. Les climats urbains sont un sujet intéressant pour l’éditeur et pour les lecteurs d’après-vous ?

La Chronique sociale, oserais-je dire principalement grâce à son responsable, André Soutrenon, outre le dynamisme de son équipe, est une maison d’édition remarquable. Elle ne surfe pas sur les thématiques du moment, elle ne produit pas de brûlots qui font de belles ventes mais dans lesquels on peine à trouver des pistes de solution.

Elle rassemble des auteurs spécialistes qui justifient tous d’une importante pratique de terrain. Elle veille systématiquement à proposer aux lecteurs des analyses approfondies des sujets étudiés – très principalement pédagogiques, sociétaux et liés au monde du travail – en y associant toujours des propositions de solution très concrètes, que le lecteur peut s’approprier, tester, mettre en place, adapter aux conditions particulières dans lesquelles il évolue et les situations auxquelles il est confronté. Les climats urbains sont d’une importance fondamentale dans le débat actuel.

Cela étant, avec Henry Janne, l’un des pères belges de la sociologie, on sait depuis les années 1970 qu’existe un phénomène de beauté contagieuse et qu’en quelque sorte, il « suffit de » l’encourager pour que, notamment, les violences se résorbent de manière quasiment automatique. Et, devinez quoi, ce phénomène se base principalement sur l’esthétique et les climats urbains.

L’un des avantages de la démarche engagée par Salim est qu’elle peut d’ores et déjà s’appuyer sur une masse documentaire, théorique, assez considérable mais peut-être quelque peu datée. Le temps est donc venu de dépoussiérer tout cela, pour autant que ce soit nécessaire, mais surtout, de l’adapter aux réalités contemporaines pour en tirer des manières de voir, d’analyser les situations et de proposer des actes susceptibles de répondre au mieux aux besoins actuels des publics concernés. Comme l’écrit superbement Gérard Mendel, « l’acte est une aventure ». Je pressens que celle à laquelle Salim nous invite s’annonce fructueuse et belle.

Jean-François Horemans, par What’s App